Le globe terrestre : un outil pédagogique fondamental
Depuis l’Antiquité, le monde sphérique n’a cessé d’évoluer et continue de se métamorphoser. Lorsque nous arrivons au XXème siècle, nous assistons à une vision cartographique bousculée par les aléas politiques, économiques et géologiques. D’autre part, le globe terrestre n’est plus un objet élitiste, il est à présent un instrument d’apprentissage à la portée de tous.
Nicolas-André Monsiau, Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse, 26 juin 1785, 1817, Huile sur Toile, H. 178 ; L. 231 cm, Château de Versailles. Source image : Château de Versailles.
Deux globes terrestres ont été présentés aux Antiquités du Marchés des Ternes. Le plus petit des deux a été édité et dressé par le géographe et membre de la Société de géographie : Joseph Forest (1865-?). Il a débuté son activité d’élaboration et d’édition cartographique à la fin du XIXème siècle. Signalons aussi que la maison d’édition Girard et Barrière a édité quelques mappemondes du géographe. La légende du globe de Forest indique les informations suivantes : les villes capitales, les villes principales, les limites des contrées, les limites d’états, les chemins de fer, les lignes de navigations, les lignes télégraphiques et les fleuves et rivières. Il s’agit d’une vision du monde terrestre des années 1920.
Petit globe terrestre de l’éditeur Forest, 17 rue de Buci à Paris, Vers 1920, H. 25 cm x D. 15 cm, Paris, Antiquités du Marché des Ternes. Source image : AMT.
Le second globe, édité par Charles Delagrave a été réalisé entre les années 1948 et 1953, dans le style Napoléon III. Charles Delagrave (1842-1934), était un libraire-éditeur parisien. En 1865, c’est dans l’ancienne librairie de Louis Charles Dezobry et E. Magdeleine que Charles Delagrave s’illustre en tant qu’éditeur et plus particulièrement dans la publication de cartes géographiques destinées à l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Les cartes ont été produites en série, essentiellement pour transmettre le savoir au plus grand nombre. Son succès résonne à travers le monde entier comme à Paris, Philadelphie, Anvers… Notre globe Delagrave, apporte quelques informations supplémentaires en comparaison avec celui de Joseph Forest dont les courants chauds et froids, la profondeurs des mers, l’altitudes des montagnes et les lignes d’aviations. Comme pour le petit globe dressé par Forest, la rotation se fait simplement grâce à la molette en laiton située dans la partie inférieure du globe.
Grand globe terrestre de l’éditeur Charles Delagrave, réalisé entre 1948 et 1953, H. 55 cm x D. 30 cm, Paris, Antiquités du Marché des Ternes. Source image : AMT.
In fine, la « spherae mundi » constitue un véritable support pédagogique pour qui veut s’initier à la géographie. De nos jours, on trouvera de multiples variantes de globe que ce soit en relief, gonflables, lumineux, en puzzle…
Agathe Merlot, Étudiante en histoire de l’art, le 2 Mai 2023.
Bibliographie :
– Edward H. Dahl et Jean-François Gouvin (préf. Peter Van Der Krogt), Sphaerae Mundi : la collection de globes anciens du Musée Stewart, Sillery (Québec), Septentrion, 2000.
– Peter van der Krogt, Old globes in the Netherlands, Utrecht, H&S, 1984.
« Le Monde en sphère », Le Magazine Proantic, 22 avril, 2019, https://www.proantic.com/magazine/le-monde-en-spheres/.